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Quand les adolescents se mettent à la contraception

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Des élèves, des lycéennes, même des mineures de 15 ans

L’objectif de la contraception, c’est d’éviter les grossesses ou de les planifier en espaçant les naissances. Beaucoup pensaient qu’elle n’était pratiquée que par les femmes mariées et les grandes personnes. Erreur ! Les élèves et lycéennes ont maintenant tendance à très tôt avoir une vie sexuelle active. Or, tomber enceinte et devenir mère à l’adolescence, alors que l’on a encore tout à construire dans la vie, lorsqu’on poursuit des études ou qu’on est à la recherche d’un emploi, pourrait sérieusement compromettre des projets. Ceci les adolescentes l’ont si bien compris qu’elles s’intéressent aux différentes méthodes contraceptives et se rendent, en catimini, vers les établissements sanitaires pour en choisir une qu’elles jugent la plus fiable. Nous avons alors mené une enquête dans différentes structures de santé de a place et des témoignages recueillis auprès de jeunes filles concernées, éclairent sur l’ampleur de ce fait nouveau. Le résultat est alarmant, c’est la tranche d’âge de 13 à 21 ans qui pratique la contraception. Cela a certes des avantages, mais n’est ce pas une imprudence que de laisser la contraception, une arme entre les mains de « gamines »?
Les adolescents ont effectivement une vie sexuelle active. Environ 50% des femmes enceintes sont des adolescentes. Combien sont-elles à avoir donné naissance à un premier enfant bien avant l´âge de 20 ans ? Mais maintenant, les adolescents prennent les devants en choisissant en douce un moyen contraceptif, à l’insu de leurs parents. C’est pour parer à des grossesses non désirées, disent-ils. Notre enquête laisse apparaître que la plupart des adolescents connaissent les méthodes contraceptives, surtout la pilule et le préservatif. Nombreux sont les jeunes, les élèves et lycéennes à se rendre dans les centres de planification familial pour choisir une méthode contraceptive pour le bien-être familial. Selon Mme Penda Kane, sage-femme à l’Asbef (association sénégalaise pour le bien-être familial), «des études ont montré que les jeunes qui ont reçu des informations sur la contraception ou sur la sexualité ont le plus souvent un comportement responsable. En général ce sont, des adolescents qui retardent leur premier rapport sexuel. Et dans la plupart des cas, ils font des rapports protégés. Donc le mieux c’est de les informer des différentes méthodes existantes et du danger qu’ils encourent à travers une sexualité avec des partenaires différents. Nous aidons, à notre niveau, les adolescents sur le meilleur comportement à adopter en donnant des conseils. Nous sommes à leur écoute. Le constat majeur, c’est que beaucoup de jeunes viennent nous voir pour bénéficier d’une contraception d’urgence, souvent après un rapport non protégé. Parfois il y en a qui se gênent et qui nous appellent au téléphone pour avoir des renseignements ou des conseils. Nous discutons avec eux pour voir si c’est nécessaire de donner une méthode de contraception ou s’il s’agit d’un simple désir passager. Auparavant, nous expliquons aux adolescents qui viennent jusque dans nos centres, que certaines méthodes contraceptives comme la pilule et l’injection, c’est juste pour éviter une grossesse, mais elles ne protègent pas contre les Mst et le Sida. Souvent certains prennent du recul et sont dissuadés d’utiliser la contraception. Malheureusement, d’autres jeunes filles nous sollicitent pour une Ivg (interruption volontaire de grossesse) alors que cela n’est pas légal chez nous. Mais ce sont des cas isolés».
Les méthodes contraceptives préférées des adolescentes
Parmi les différentes méthodes contraceptives existantes, les jeunes filles optent en général pour la pilule, l’injection, le norplan et le préservatif. Il faut dire que ce sont les méthodes contraceptives les plus discrètes. C’est que confirment les témoignages de K. Mb et M. Bass, deux jeunes filles âgées respectivement de 18 et 17 ans qui se sont prêtées à nos questions. Elles nous ont confié avoir opté pour la piqure au lieu de la prise de pilules, de peur que leurs parents ne découvrent leur secret. K. Mb de nous confier «je préfère me faire faire une injection tous les trois mois au lieu de prendre chaque jour une pilule. Il y aurait des risques que ma mère ne tombe sur une boite ou un tablet dans mes affaires. En plus, des amies m’ont dit que la pilule faisait grossir. L’avantage de l’injection, c’est que personne ne veut s’en rendre compte elle ne laisse aucune trace». Par contre M. Bass, elle, préfère imposer le préservatif à son partenaire et prendre la pilule du lendemain au cas où ce dernier refuse le condom. «Je préfère que mon copain mette un préservatif. C’est plus simple car ma mère ne pourra rien soupçonner et cela m’évite les tracas d’une consultation chez une sage-femme pour choisir un moyen contraceptif. Il arrive parfois que mon copain ne veuille pas mettre un préservatif mais, dans ce cas, je vais aussitôt après, acheter une boite de pilule du lendemain. C’est juste des comprimés j’achète à la pharmacie et que j’avale sur place loin des regards indiscrets et de tout soupçon». En effet, il existe des médicaments de contraception d’urgence (Norlevo et Levonorgestrel sont), qui ne nécessitent pas d’ordonnance médicale et pouvant être délivrés de manière anonyme aux jeunes filles de tout âge dans toutes les pharmacies. Selon les pharmaciens, ce sont les jeunes hommes qui viennent acheter ces médicaments car les filles se gênent de le faire. De plus, les garçons sont aussi concernés par les grossesses non désirées, ils ne veulent pas non plus devenir père très tôt. Bien que la sage-femme et le gynécologue soient les personnes les mieux indiquées pour expliquer aux jeunes filles le moyen contraceptif qui sied à leur cas, les adolescentes font fie de leurs conseils. Elles s’arrangent tant bien que mal pour se procurer ces pilules d’urgence. Plus de la moitié des jeunes filles choisissent, toutes seules leurs propres une méthode contraceptive, sans avoir toujours, suffisamment d’informations sur le panel de moyens disponibles.
Mais aussi, toujours selon notre interlocutrice, «il arrive qu’un parent, qui a des doutes sur la virginité de son enfant, amène sa fille qui a tendance à fuguer ou à découcher, qui aurait de mauvaises fréquentations, pour lui choisir une méthode contraceptive. Dans ces cas précis, nous donnons des conseils aussi bien à la jeune fille qu’à la maman car elles ont, toutes les deux, besoin d’assistance». D’autres adolescentes font recours à la contraception que leur exigent leurs petits amis. Certaines adolescentes sortent avec des hommes beaucoup plus âgés qui leur imposent ou qui parviennent à les convaincre d’opter pour une méthode contraceptive pour parer à une grossesse. Souvent, ce sont ces hommes qui les accompagnent dans les structures de santé sous la fausse identité d’un parent pour choisir une méthode de contraception. T. Guèye, 20 ans et étudiante en 1ère année de Lettres, nous explique que, «c’est mon mec qui m’avait mis en rapport avec une dame travaillant dans un centre de santé pour que je fasse le norplan. Je n’étais pas consentante à 100%, mais c’était la condition à remplir pour continuer à sortir avec lui. Il avait déjà une femme et il n’était pas question d’avoir un enfant alors que j’ai des études à terminer ».
Avantages de la contraception chez l’adolescent
Il est vrai que la morale, tout comme les religions révélées, prône la chasteté et interdit les rapports sexuels hors mariage, surtout chez les adolescents. Mais, force est de reconnaître que les jeunes, encore mineures, sont face à une dégradation des mœurs et découvrent très tôt (entre l’âge de 13 à 18 ans) les plaisirs charnels. Car dans ce lot de jeunes qui entretiennent des rapports sexuels et usant de méthodes contraceptives, il faut inclure ceux qui ont été victimes de viols, ceux qui le font pour subvenir aux besoins de leur famille, et d’autres qui s’adonnent au sexe par simple plaisir. La contraception s’avère une nécessité pour ces jeunes-là. Elle empêche des grossesses précoces et non désirées et réduirait le taux d’avortements clandestins voire les cas d’infanticides. Ce que confirme la réflexion de Mme Penda Kane «préférez-vous qu’une fille prenne sa pilule contraceptive et ne pas contracter une grossesse ou plutôt qu’elle tombe enceinte, essaie de se faire avorter ou qu’elle tue l’enfant ? La contraception s’impose comme solution pour éviter les avortements clandestins et les infanticides. Combien de fois, avons-nous reçu des couples de jeunes qui veulent faire une Ivg ? Quand on leur explique que c’est illégal et qu’on essaie de la en dissuader en donnant des conseils, ils partent certes mais vont par d’autres voies se débarrasser leurs grossesses. C’est pourquoi il urge à l’heure actuelle d’informer les adolescents et au-delà même, de poser le débat de la légalisation de l’Ivg. Cela réglerait bien des problèmes».
Sans vouloir aller trop vite, il serait aujourd’hui préférable et plus judicieux pour tout parent de parler de la sexualité et de la contraception aux enfants dès l’âge de la puberté ou des premiers amours. Or, le dialogue qui est pourtant indispensable entre les parents et les jeunes filles est quasiment inexistant dans nos familles car la sexualité et les questions qui tournent autour, sont encore taboues. Ainsi les jeunes filles ne trouvant pas un interlocuteur pour en parler, se tournent vers des copines qui ne transmettront que de fausses d’idées. Au cours d’un programme de proximité organisé par des pères éducateurs de l’Asbef (association sénégalaise pour le bien-être familial) au quartier de Grand-Yoff, certains adolescents en majorité âgés entre 17 et 22 ans, ont pris part à la causerie pour déplorer un manque de communication et d’informations sur la sexualité, malgré leur proximité avec un centre urbain d’adolescent. Ils ont révélé que c’était la première fois qu’ils bénéficiaient de conseils et d’explications détaillées sur la santé sexuelle.
Limites de la contraception
La contraception est un outil de la santé de la reproduction. Mais laissée entre les mains d’adolescents ou de jeunes «enfants» présente des inconvénients. La question à poser est, à quel âge parler de sexualité aux enfants? La contraception chez les jeunes de 14 à 21 ans, c’est, de l’avis de beaucoup d’adultes et de parents, une incitation à la débauche. Elle encouragerait les adolescents à l’activité sexuelle et cela aboutirait à la dégradation des mœurs et la perte des vertus comme le virginité des filles, l’abstinence, la chasteté chez les garçons, la fidélité etc.

Rokhaya THIAM

Bonjour tout le monde !

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